L’une des plus grandes frustrations des supporteurs de clubs sportifs est qu’ils soutiennent ardemment leur équipe favorite sans bénéficier d’un quelconque pouvoir de décision.
Cette déception est d’autant plus vive lorsqu’il existe un profond désaccord avec les dirigeants quant, par exemple, au choix de l’entraineur. Les supporteurs de l’Olympique de Marseille et ceux du Paris Saint-Germain se sont sentis impuissants lors de la rocambolesque tentative de cession de l’OM et la cession du PSG par Canal+ au fonds d’investissement Colony Capital. Confrontés à ces diverses situations ainsi qu’à des résultats sportifs parfois décevants, certains supporteurs ont parfois exprimé leur désarroi face à la gouvernance de leurs clubs favoris.
Eu égard à ce type de situation, certains pays européens offrent des exemples intéressants de gouvernance participative dans le domaine sportif.
L’Espagne des « socios »
Les « socios » sont en fait des supporteurs des clubs de football qui paient un droit d’entrée ainsi qu’une cotisation annuelle obligatoire. En échange, ils acquièrent le droit d’élire le président du Club ainsi que le Conseil d’administration tous les quatre ans. Ils peuvent ainsi reconduire ou au contraire sanctionner une direction à chaque nouvelle élection.
Dans le cadre de la « junta », l’assemblée générale des « socios », ces derniers détiennent un pouvoir décisionnel pour des sujets plus mineurs.
Les clubs de football du Real Madrid et du FC Barcelone fournissent à ce propos de très bons exemples : ils comptent respectivement 85 000 et 163 000 « socios ». C’est ainsi que les « socios » du Real ont préféré élire, en l’an 2000, Florentino Perez et son projet sportif basé sur le recrutement de stars (« los galácticos ») plutôt que Lorenzo Sanz.
L’Angleterre des « supporters’ trusts »
Naturellement, à l’instar des fonds de « private equity », le « supporters’ trust » disposera d’un siège au Conseil d’Administration du club.
L’image classique du supporteur s’en trouve ainsi changée. Dans une interview réalisée pour le site Internet Rue89.com, Antonia Hagemann, chargée de mission chez Supporters Direct, a déclaré que « l’on réduit souvent l’image des supporters à celle de leurs franges minoritaires les plus violentes. Mais supporter une équipe crée des liens sociaux entre supporters. Les impliquer bénéficie à toute la communauté ».